Mai 2017
Jour 1 : départ
Cela fait 8 mois que je suis arrivé sur le caillou, et enfin je me dirige vers l’ile des Pins, le joyau de la Nouvelle-Calédonie. Pour arriver à l’aéroport Nouméa-Magenta, J’ai fait la route en stop depuis mon petit appartement au bout de la presqu’île de Ouémo, avec comme seul bagage mon sac à dos Deuter airconfort futura 28l. Les bagages en soute sont trop chers avec Air-Calédonie et de toute façon je n’avais pas besoin de les placer en soute.
Je retrouve sur place Olivier, un ami de Anaïs, une bonne amie avec qui j’ai déjà fait quelques périples sur le caillou. Il a l’air sympathique mais pas très aventurier, il fait même un peu perdu. Nous embarquons enfin. Le vol dure 20 minutes. En effet seulement 105 km séparent l’ile des Pins de Nouméa. Une fois arrivés à l’aéroport de Moué nous devons retrouver une navette réservée quatre jours avant, pour faire le trajet de l’aéroport jusqu’au « Gîte les 3 banians », où nous passerons les deux premières nuits.
Pourtant une fois sur place impossible de trouver notre taxi. Après plusieurs longues minutes d’attente, de multiples appels restés sans réponse nous arrivons enfin à prendre la route. Le taxi était en fait une voiture banale sans la moindre indication : c’est aussi ça, la Nouvelle-Calédonie. Nous voici donc enfin arrivés au « Gîte les 3 Banians » où nous passerons nos nuits sous tente. ​​​​​​​
Après avoir installé le camp, nous nous dirigeons vers la plage de Kutéma 25 minutes aller-retour depuis le Gîte. Il nous en faudra 50 le temps de faire quelques photos de la plage au coucher de soleil sur la baie de Kutéma et ses pins colonnaires. Nous sommes de retour à la nuit tombée à notre campement.
Jour 2
Réveillés à 7h00, le soleil se lève tôt dans le Pacifique, soit nous nous levons avec lui soit nous ratons la journée. Avant le petit-déjeuner direction la plage de Kuto. Nous sommes malheureusement partis trop tard et nous arrivons à la fin de la « golden hour ». Le soleil monte vite dans le Pacifique. Depuis huit mois que je suis ici je devrais le savoir, tant pis pour les photos. Ce matin nous devons récupérer les scooters réservés chez EDMOND LOCATION. Je commence à connaître l’état d’esprit des locaux alors nous restons sur la plage et nous arrivons au Gîte 15 minutes plus tard que prévu pour récupérer les scooters. A ma grande surprise les scooters sont déjà là, avec les clés sur le contact au bord de la route. Un petit mot déposé sur l’un des sièges nous indique (RDV dans 2 jours à la baie de Kuto à 16h00 à l’embarcadère). Deux scooters sur le bord de la route avec les clés et le plein, en métropole ils ne seraient pas restés longtemps sur place, mais là nous sommes sur une île de 14 kilomètres de long sur 18 de large et il n’y a qu’un loueur de scooters, tout le monde connaît tout le monde. ​​​​​​​
Nous nous rendons à Vao pour faire le plein de vivres pour la journée, puis direction la baie de Saint-Joseph pour une excursion en mer avec Mana Nautique, sur un petit bateau à moteur. Nous prenons tout de suite la direction de la baie d'Upi en longeant la côte et ses pins colonnaires. Au loin nous apercevons le PIC N’GA (point culminant de l’île). ​​​​​​​​​​​​​​
Nous découvrons enfin ses grands rochers coralliens surprenants, qui semblent tenir en équilibre sur l’eau ! L'un de ces rochers est prénommé le Charles de Gaulle : il paraîtrait qu’il arbore le même profil du Président. Nous croisons quelques pirogues traditionnelles qui ont pris le départ depuis le chemin de la baie d'Oro ou de Saint-Joseph.
Nous reprenons notre chemin à travers l'eau turquoise du lagon pour nous rendre en direction de l’atoll Nokhanhui. C'est parti pour des sessions de PMT (palmes-masques-tuba). La chaleur est telle qu'il est très facile de se mettre à l'eau. Et voici un spectacle saisissant 6 à 7 m de profondeur rempli d'une diversité de coraux impressionnante. On parle souvent de la beauté de la barrière de corail de la côte Est de l'Australie (que j'ai eu la chance de voir quelques mois auparavant). Eh bien les fonds marins de l'île des Pins n'ont rien à envier à ceux de la côte de l’Australie qui n'ont pour eux que leur renommée.
Après plusieurs dizaines de minutes à observer les fonds marins il est temps de regagner le bateau. Je remarque qu’une bonne partie des personnes présentes sur l'embarcation l’ont déjà regagnée, seuls un Australien et moi sommes restés jusqu'au bout. Je compte bien profiter de chaque minute des expériences de PMT dans le Pacifique. Nous nous rendons sur un deuxième spot. Celui-ci bien que moins riche en corail, cache une énorme variété de poissons, de raies pastenagues, de tortues et de requins. Bien qu'ils soient inoffensifs pour l'homme, le requin à pointe blanche est tout de même impressionnant.

Nous prenons ensuite la direction du banc de sable de kutumuru rendu célèbre en 2005 par l'émission Koh-Lanta. La finale a eu lieu sur ce banc de sable. Sachant que l'île des Pins se trouve à quelques dizaines de minutes de navigation de ce banc de sable et qu'un hôtel 5 étoiles s’y trouve, on peut mettre en doute la sincérité de cette émission
Le banc de sable de kutumuru est un véritable lieu de quiétude et donne l'impression d'être seul au monde. Après un petit tour du propriétaire notre guide nous propose de réaliser quelques épreuves proposées lors de cette fameuse émission de télé. ​​​​​​​
Après une bonne heure sur place nous prenons la direction de L'îlôt Nuu-Ami, un îlot privé prévu pour les repas des excursions. Au menu, escargots, poissons, bougnats et langoustes.
Malheureusement le budget étant un peu serré pour nous, cela sera sandwich acheté le matin-même au village. Le guide en profite pour nous faire visiter le camp installé sur l’îlôt peuplé de Bernard l'Hermite.
Nous allons ensuite nous baigner un peu plus loin durant une petite heure sur une longue plage déserte. Nous prenons petit à petit le chemin du retour. Nous longeons L'île kotomo afin de pouvoir observer des tortues. Ce n'est pas n'importe quelles tortues. Il paraît qu'elles sont apprivoisées. Le guide nous propose de nous remettre à l'eau afin de pouvoir aller les caresser.
Je suis en principe contre le fait d'approcher de près un animal sauvage quel qu'il soit et encore plus de le caresser. Même si cela ne semble pas déranger la reine tortue je préfère rester sur le bateau et observer de loin. Nous voilà de retour à la baie de Saint-Joseph d’où nous sommes partis le matin même. Après une classique photo de groupe une navette nous ramène à nos scooters. Normalement je ne suis pas fan de ce genre de sorties de groupe organisées. Mais dans ces lieux il est impossible de voir autant de choses sans passer par ce genre de structures, à moins de connaître des locaux disposant d'un bateau et qui veuillent bien passer la journée à trimbaler les Oreilles comme nous.
Nous nous dirigeons vers le « Gîte des 3 Banians ». Après s'être décrassés, nous retrouvons dans un camping voisin pour l'apéro après cette magnifique journée, Elodie et Aurélie, deux françaises qui étaient sur le bateau aujourd'hui et avec qui nous avons sympathisé. Mais cet apéro ne fut que de courte durée. En effet Aurélie s’est aperçue qu’elle avait oublié son téléphone portable sur L'îlot kutumuru. Bien embêtée, elle essaya toute la soirée de trouver un moyen pour le récupérer. Ce qui moi me dérangeait le plus c’est le fait qu'un appareil électronique se retrouve au fond de l'océan…
Nous retournons finalement au « Gîte des 3 Banians » où nous attend le repas le plus traditionnel de L’île.
Le bougnat
Le bougnat est une spécialité Mélanésienne, à base de légumes du pays (ignames, maniocs, patates douces, bananes, taros), auxquels on ajoute dans l’idéal une belle langouste ou un poulet, du poisson…
Ce plat est préparé dans un paquet fait de feuilles de bananiers, et est cuit à l’étouffée dans un four creusé dans le sol, tapissé de pierres brûlantes.
Nous faisons la rencontre de Margaux et Charlotte, 2 amies qui elles, viennent d'arriver sur le caillou. En plein jet lag elle nous explique qu’elles ont préféré le vélo au scooter pour prendre le temps de découvrir l'île et car cela est plus écologique. On ne peut pas leur donner tort, mais je n'ai pas le temps, dans 4 jours je suis dans l'avion direction Brisbane puis Dubaï pour 1 à 2 jours et retour à Lyon.
Jour 3
Le réveil se fait tôt avant 7h. Cette nuit il a plu ; un magnifique arc-en-ciel surplombe le « Gîte des 3 Banians »
Après un petit tour de plage nous prenons notre petit déjeuner avec les deux amies rencontrées la veille. Aujourd'hui nous allons vraiment nous servir des scooters direction la piscine d'Oro. Une piscine naturelle, lieu mythique de l'île.
Mais avant cela nous devons nous arrêter à Vao pour confirmer notre trajet de retour par le bateau le lendemain soir.
En effet il est possible de rejoindre l'île des pins par deux manières différentes. Soit l'avion tel que nous l'avons fait pour l'aller. 7250 FP (60,26 €) soit par le bateau nommé le Batico. Compter 5450 FP (45,30 €)
Lors de mon voyage en 2017 les bateaux de croisière transportant des milliers de touristes commençaient à peine à faire étape par l'île des Pins.
Mais le ponton étant trop petit tous les bateaux ne pouvaient pas y accoster. Depuis j'imagine que les travaux d'aménagement ont dû être réalisés
Après avoir démonté notre camp nous disons au revoir au « Gite des 3 Banians » puis nous nous lançons à toute allure sur nos scooters sur les routes de L'ile.  Je n'ai jamais vraiment conduit de scooter ni de moto. Avec le sac sur le dos j'ai vraiment l'impression de partir à l'aventure ce qui me réconforte de suite sur mon 2 roues. Comme le scooter ne roule pas très vite je suis rapidement à l'aise. Nous rattrapons rapidement nos deux compères à vélo parties quelques minutes avant nous. Nous arrivons rapidement à Vao. De là nous devons confirmer notre départ et il faut donc trouver le bureau du Batico. L'adresse est vague et le bâtiment non indiqué. Après quelques détours et retour en arrière nous demandons notre chemin à des locaux. Nous arrivons finalement au bureau mais celui-ci est désert. Après quelques minutes d'attente nous décidons de repartir pour trouver de la nourriture pour la journée, nous reviendrons plus tard. Une fois le plein de vivres fait pour le midi et le soir, nous retournons au bureau du Batico où l’on rencontre enfin quelqu'un pour pouvoir confirmer notre trajet de retour. Une fois ces quelques tâches administratives validées nous nous remettons en route pour la piscine naturelle d'Oro
Mais à peine parti, je reçois un appel de Lélène du camping « Loulou et Lélène » où nous passerons notre dernière nuit, nous demandant de venir nous installer maintenant car elle sera absente plus tard. Pour ne pas faire trop d'aller-retour nous décidons de faire tout de suite demi-tour pour aller nous installer. C'est aussi la possibilité d'installer notre tente au meilleur emplacement face à l'océan et au coucher du soleil, et de ne pas nous retrouver à côté des poubelles. Emplacement parfait face à la plage et à L'île Duroc et l’île Aventure.
Enfin nous pouvons reprendre la route pour la piscine naturelle d’Oro. Nous sommes enfin à l'intersection entre la route principale RM3 et la route d'Oro. 5 km sur une petite route goudronnée dans la jungle avant d'arriver à une petite cabane. On nous demande de laisser les scooters et de continuer à pied.
Après avoir mis pied à terre, sur notre gauche voici le Méridien hôtel 5 étoiles prix minimum de la nuit 250 € avec le petit-déjeuner offert. Je préfère notre petit emplacement sous tente au camping « Loulou et Lélène » face à l'océan pour 1000 FP la nuit (8 euros).
Autour de cet hôtel quelques petits gîtes et camping.  La piscine est sur le chemin de droite. La piscine naturelle d’Oro est située entre l'île principale L'île Ko Ngéaa et l’ile Wétë
La légende d'Oro
La légende locale veut qu'il existe à Oro un endroit tabou où se cache un serpent géant, Manghénine lequel hanterait les lieux la nuit. Gare à la mauvaise rencontre !
Selon les heures de la marée la piscine est plus ou moins grande. Il y a plus ou moins de place pour poser sa serviette ; nous sommes arrivés à 11h30 ; la marée est basse. Peu de coraux au fond de la piscine mais une multitude de bancs de poissons de toutes les couleurs.
Au centre de la plage Il y a un rocher en forme de champignon, spot de photos obligatoire. Nous ne dérogeons pas à la tradition.​​​​​​​
Après quelques heures dans cet endroit mythique, nous faisons le trajet de retour par la rivière de sable pour voir la baie d’Oro. Par curiosité nous passons par l'hôtel Méridien.  Je dois avouer que nous faisions un peu taches à côté des riches touristes japonais ou australiens. Malgré la proximité de l'hôtel, la piscine naturelle reste un lieu magnifique. Après avoir regagné nos scooters nous prenons la direction de la grotte de la reine Hortense chargée d'histoire.
La reine Hortense
Fiancée à 7 ans au futur grand chef Samuel, la fille de Vandégou II plus connue sous le nom de Reine Hortense a été éduquée chez les Sœurs Maristes. Elle devient plus tard cheffe à la place du chef. Cette grotte porte son nom car c’est ici qu’elle trouva refuge pendant les guerres de succession entre 1855 et 1856. C’est également elle qui a tenu tête aux autorités françaises lorsque ces dernières ont voulu exiler les insulaires et ainsi récupérer leurs terres pour accueillir les déportés. Sans aucune descendance, la Reine termina ses jours chez les Sœurs. Elle repose désormais à Vao.
Nous regagnons la route et nos scooters pour nous diriger vers le nord de l'île direction la baie de Gadji et la baie des Crabes. Le nord de l'île est beaucoup moins touristique. Le secteur est complètement désert et semble abandonné, pourtant il y a plusieurs maisons traditionnelles ainsi qu'une vanilleraie. Nous sympathisons avec un chien rencontré sur la route et qui nous accompagnera à pied jusqu'à la baie des Crabes.
La baie des Crabes est très sauvage ; elle s'enfonce dans l'île à travers la végétation.
Sur le retour nous nous rendons compte que la baie de Gadji est jonchée de carcasses de tortue. Pour la première fois depuis notre arrivée j'ai vraiment la sensation d'être au bout du monde sur une île déserte. Même si je sais que ce sentiment sera de courte durée j'en profite au maximum. Nous regagnons nos scooters afin d'avoir le temps de redescendre jusqu'à notre camping en prenant le temps de nous arrêter sur les plages accessibles depuis la route. 
Sur le chemin du retour nous nous arrêtons pour observer la grotte de la Troisième. En 2017 cette grotte était assez peu répertoriée. Les quelques informations dont je disposais parlaient d'un petit chemin à travers la jungle non aménagé et très peu indiqué. En effet cette grotte est vraiment au milieu de la jungle et à quelques km de la route. Après avoir laissé nos scooters nous engageons une petite marche à travers un chemin à peine tracé. Même si nous sommes loin d'être les premiers, la sensation d'être des explorateurs est là. La grotte est un grand gouffre qui s’enfonce sous terre, très sombre, de l’eau dans le fond.
Petite note : pourquoi « grotte de la Troisième » ? Parce qu’au temps du bagne, l’île était divisée en secteurs numérotés, les communes. Cette grotte se situait donc sur le territoire de la 3ème commune.
De retour au camping « Loulou et Lélène », juste à temps pour profiter du coucher de soleil sur la baie et l'île Duroc et l’île Aventure. Le ciel passe d'une couleur dorée à un fond violet très rapidement. Lorsque le soleil est couché, nous nous mettons à table peu de temps après. Ce soir cela sera un plat traditionnel à base d'igname.
Le ventre bien rempli nous nous mettons sur la plage afin d'observer les étoiles avant de terminer la soirée au coin du feu, accompagnés de quelques touristes ayant planté leur tente sur le même camping.
Dernier jour.​​​​​​​
Le réveil se fait à 6h45. Un petit tour de plage puis c'est l'heure du petit-déjeuner accompagné de fruits tropicaux. Nous plions le camp pour reprendre la route le plus tôt possible direction le marché de Vao très fréquenté par les locaux qui viennent y vendre ou acheter fruits et légumes, l'occasion pour nous d'acheter notre repas du midi.
Comme il est encore tôt nous en profitons pour repérer les alentours du quai où nous devons nous rendre le soir même afin de prendre le bateau. Direction ensuite le PIC N’GA point culminant de l'île. Arrivé au point de départ, nous nous apercevons que l’accès au Pic N’Ga est payant (100FP par personne et 200FP supplémentaires si vous stationnez votre véhicule).  Un panneau vous indique de laisser les scooters en bord de route pour prendre le chemin s'enfonçant dans la jungle. Des statues traditionnelles indiquent la route à suivre.
Après avoir bien pris le soleil dans la descente nous nous dirigeons vers la petite épicerie de Curios Maliska pour compléter notre repas du midi. Comme nous nous sommes levés tôt et avons petit déjeuné de même, nous décidons de rester manger sur place.
Une fois rassasiés nous prenons la direction du lieu Les VESTIGES DU BAGNE & LE CIMETIÈRE DES DÉPORTÉS, la dernière étape de notre aventure sur l'île des Pins. Contrairement à d'autres endroits sur l'île, le lieu les VESTIGES DU BAGNE est très peu aménagé ce qui donne une véritable authenticité. Il y a quand même plusieurs panneaux explicatifs, l'occasion d'en apprendre plus sur cette période peu connue du bagne.
Aujourd'hui l'île est accessible pour les touristes. Cela ne devait pas être le cas à l'époque ; la vie était-elle aussi douce ? ​​​​​​​
Nous regagnons nos scooters car il est déjà temps de nous diriger vers la station-service afin de faire le plein des scooters avant de les rendre à leur propriétaire. Nous arrivons au ponton du Batico et le bateau est déjà à quai. ​​​​​​​
L'embarquement se fait en un rien de temps. Nous y retrouvons tous les groupes de touristes croisés ces derniers jours sur l'île, l'occasion de faire un petit débrief sur ce que chacun a fait ou vu et comment il a vécu son séjour. Le bateau lève l'ancre juste au moment de l’heure dorée sur les pins colonnaires, l'occasion d’une dernière photo de cette île incroyable.
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